Osquallo AdminFou
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| Sujet: Suprématie (texte de Ka-Shyu) Mar 22 Jan - 18:14 | |
| Suite a une soirée au bar de min cho avec la charmante zorai Maï Téa ancienne fille du wu song, elle me remit ce parchemin après m'en avoir conter le contenu, c'est donc tout naturelement qu'il rejoint les ouvrage de cette bibliothèque. - Citation :
Suprématie
Lorsque les trois grands dieux eurent dans un cachot Mis les démons, chassé les monstres de là-haut, Oté leurs griffes aux kittins, à la noire Karavan son aile, Et sur ce tas hurlant fermé l'ombre éternelle, Laissant grincer les Primes, ce sépulcre vivant, Ils vinrent tous les trois, Vâ-Yù le dieu du Vent, Ag-Ni, dieu de la Flamme, In-Dra, dieu de l'Espace, S'asseoir sur le zénith, qu'aucun mont ne dépasse, Et se dirent, ayant dans le ciel radieux Chacun un astre au front : "nous sommes les seuls dieux !" Tout à coup devant eux surgit dans l'ombre obscure Une lumière ayant les yeux d'une figure.
Ce que cette lumière était, rien ne saurait Le dire, et, comme brille au fond d'une forêt Un long rayon de lune en une route étroite, Elle resplendissait, se tenant toute droite. Ainsi se dresse un phare au sommet d'un récif. C'était un flamboiement immobile, pensif. Debout.
Et les trois dieux s'étonnèrent.
Ils dirent :
"Qu'est ceci ?"
Tout se tut et les cieux attendirent.
"Dieu Vâ-Yù , dit Ag-Ni, dieu Vâ-Yù , dit In-Dra, Parle à cette lumière. Elle te répondra. Crois-tu que tu pourrais avoir ce qu'elle est ? - Certes, Dit Vâ-Yù , Je le puis."
Les profondeurs désertes songeaient ; tout fuyait, l'yber ainsi que l'izam. Alors Vâ-Yù marcha droit à la vision.
"Qu'es-tu ?" cria Vâ-Yù , le dieu fort et suprême. Et l'apparition lui dit : "Qu'es-tu toi-même ?" Et Vâ-Yù dit : "Je suis Vâ-Yù , le dieu du Vent.
- Et qu'est-ce que tu peux ?
- Je peux, en me levant, Tout déplacer, chasser les flots, courber les chênes, Arracher tous les gonds, rompre toutes les chaînes, Et si je le voulais, d'un souffle, moi Vâ-Yù , Plus aisément qu'au fleuve on ne jette un caillou Ou que d'une araignée on ne crève les toiles, J'emporterais Atys à travers les étoiles."
L'apparition prit un brin de paille et dit : "Emporte ceci."
Puis, avant qu'il répondît, Elle posa devant le dieu le brin de paille. Alors, avec les yeux d'orage et de bataille, Le dieu Vâ-Yù se mit à grandir jusqu'au ciel, Il troua l'effrayant plafond torrentiel, Il ne fut plus qu'un monstre ayant partout des bouches, Pâle, il démusela les ouragans farouches Et mit en liberté l'âpre meute des airs ; On entendit mugir le simoun des déserts Et l'aquilon qui peut, par-dessus les épaules Des montagnes, pousser l'océan jusqu'aux pôles ; Vâ-Yù , géant des vents, immense, au-dessus d'eux Plana, gronda, frémit et rugit, et, hideux, Remua les profonds tonnerres de l'abîme ; Tout l'univers tremble de la base à la cime Comme un toit où quelqu'un d'affreux marche à grands pas.
Le dieu s'en retourna. "Dieu du vent, notre frère, Parle, as-tu pu savoir ce qu'est cette lumière ?"
Et Vâ-Yù répondit aux deux autres dieux : "Non ! - Ag-Ni, dit In-Dra ; frère Ag-Ni, mon compagnon, Dit Vâ-Yù , pourrais-tu le savoir, toi ?
- Sans doute", Dit Ag-Ni.
Le dieu rouge, Ag-Ni, que l'eau redoute, Et devant qui médite à genoux Mabreka, Alla vers la clarté sereine et demanda : "Qu'es-tu clarté ?
- Qu'es-tu toi-même ? lui dit-elle.
- Le dieu du Feu.
- Quelle est ta puissance ?
- Elle est telle Que, si je veux, je puis brûler le ciel noirci, Les mondes, les soleils, et tout.
- Brûle ceci", Dit la clarté, montrant au dieu le brin de paille.
Alors, comme un bélier défonce une muraille, Ag-Ni, frappant du pied, fit jaillir de partout La flamme formidable, et, fauve, ardent, debout, Crachant des jets de lave entre ses dents de braise, Fit sur l'humble fétu crouler une fournaise ; Un soufflement de forge emplit le firmament ; Et le jour s'éclipsa dans un vomissement D'étincelles, mêlé de tant de nuit et d'ombre Qu'une moitié du ciel en resta longtemps sombre ; Quand le dieu rouge Ag-Ni, dont l'incendie est l'âme, Où grondait on ne sait quel monstrueux soufflet, Il vit le brin de paille à ses pieds, qui semblait N'avoir pas même été touché par la fumée. Le dieu s'en revint.
"Dieu du feu, force enflammée, Quelle est cette lumière enfin ? Sais-tu son nom ?" Dirent les autres dieux.
Ag-Ni répondit : "Non.
- In-Dra, dit Vâ-Yù ; frère In-Dra, dit Ag-Ni, sage ! Roi ! Dieu ! Qui, sans passer, de tout vois le passage, Peux-tu savoir, ô toi dont rien ne se perdra, Ce qu'est cette clarté qui nous regarde ?"
In-Dra répondit : "Oui".
Toujours droite, la clarté pure Brillait, et le dieu vint lui parler.
"Ô figure, Qu'es-tu ?" dit In-Dra, d'ombre et d'étoiles vêtu; Et l'apparition dit :"Toi même, qu'es-tu ?" In-Dra lui dit : "Je suis In-Dra, dieu de l'Espace.
- Et quel est ton pouvoir, dieu ?
- Sur sa carapace Le divin bolobi, aux yeux toujours ouverts, Porte le mektoub blanc qui porte l'univers. Autour de l'univers est l'infini. Ce gouffre Contient tout ce qui vit, naît, meurt, existe, souffre, Règne, passe ou demeure, au sommet, au milieu, En haut, en bas, et c'est l'espace, et j'en suis dieu. Sous moi la vie obscure ouvre tous ses registres ; Je suis le grand voyant des profondeurs sinistres ; Ni dans les bleus édens, ni dans l'enfer hagard, Rien ne m'échappe, et rien n'est hors de mon regard ; Si quelque être pour moi cessait d'être visible, C'est lui qui serait dieu, pas nous ; c'est impossible. Etant l'énormité, je vois l'immensité ; Je vois toute la nuit et toute la clarté ; Je vois le dernier lieu, je vois le dernier nombre, Et ma prunelle atteint l'extrémité de l'ombre ; Je suis le regardeur infini. Dans ma main J'ai tout, le temps, l'esprit, hier, aujourd'hui, demain. Je vois les trous de yubos et les gouffres d'aurore, Tout ! Et, là même où rien n'est plus, je vois encore. Depuis l'azur sans borne où les cieux sur les cieux Tournent comme un rouage aux flamboyants essieux, Jusqu'au néant des morts auquel le ver travaille, Je sais tout ! Je vois tout !
- Vois-tu ce brin de paille ?" Dit l'étrange clarté d'où sortait une voix.
In-Dra baissa la tête et cria :"Je le vois. Lumière, je te dis que j'embrasse tout l'être ; Toi-même, entends-tu bien, tu ne peux disparaître De mon regard, jamais éclipsé ni décru !"
A peine eut-il parlé qu'elle avait disparu.
Depuis trois mille ans, la guerre plaît aux peuples querelleurs Et Ma-Duk perd son temps à faire les étoiles et les fleurs.
Wu-Yong | |
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